Port-Gentil : Une famille réclame justice après la mort par balle de leur fils, tué par un agent ripoux

Vendredi dernier, la capitale économique gabonaise a enregistré après la mort par balle d’un jeune compatriote d’une vingtaine d’années par ailleurs père de 4 enfants dont des jumeaux. La version officielle contredite par la famille du défunt, avance que Franzy Nguembi a perdu la vie lors d’une opération de police au quartier Chic dans le 2e arrondissement de Port-Gentil. Faux retorque la famille dont le grand frère de la victime souhaitait dénoncer les activités illicites y compris un réseau de vente de cannabis et de téléphones tenu par un agent ripoux venu l’intimider le jour du drame.

La version officielle
Selon les premières informations, Franzy Nguembi et ses complices auraient tendu une embuscade à un agent de la police judiciaire. Se sentant menacé, l’agent aurait fait usage de son arme de service, blessant mortellement Franzy Nguembi. Transporté d’urgence à l’hôpital, le jeune homme n’a pas survécu à ses blessures. Cette version, relayée par des sources policières, présente Franzy Nguembi comme un délinquant présumé, impliqué dans des activités illicites.
Le grand frère de la victime montrant où gisait le corps de son frère
Moins de 48 heures après le drame, une délégation de l’Inspection générale des Forces de police s’est rendue de Libreville à Port-Gentil pour mener une enquête approfondie. L’agent de police impliqué, placé en garde à vue, sera auditionné pour éclaircir les circonstances exactes de l’incident. Cette enquête vise à lever toute zone d’ombre et à établir la vérité sur ce qui s’est réellement passé ce soir-là.
La version du frère aîné : un récit troublant
Le frère aîné de Franzy Nguembi a livré une version différente des faits dans une vidéo largement diffusée sur les réseaux sociaux. Selon lui, le drame serait lié à un conflit avec un certain Jordan, impliqué dans la vente illicite de téléphones portables sous la protection de l’agent de police judiciaire (OPJ) en question. Le frère aîné affirme que son refus de collaborer avec Jordan aurait déclenché la colère de l’agent, qui serait arrivé accompagné de plusieurs personnes, dont Jordan, pour le menacer.
Le récit poignant de la famille
Le frère aîné déclare que le groupe l’a pris à partie, ce qui a poussé Franzy Nguembi à intervenir pour s’opposer à son interpellation. C’est alors qu’il aurait reçu deux balles, succombant plus tard à ses blessures. Une source indique qu’il y aurait eu un premier tir de sommation avant celui qui a touché Franzy Nguembi, ajoutant une dimension supplémentaire à cette affaire complexe.
Un passé trouble, mais une volonté de changement
Bien que le frère aîné admette être la cible initiale de la police, il semble qu’une plainte pour vol ait été déposée contre lui à la Police judiciaire. Ce repris de justice, condamné pour « détention de chanvre, vol aggravé et braquage », était recherché. Cependant, le jeune homme assure avoir changé de vie, ajoutant une couche de complexité à l’affaire.
Les divergences entre la version officielle et celle du frère aîné soulèvent des questions cruciales. Si la police présente Franzy Nguembi comme un délinquant, sa famille le décrit comme un jeune homme respectueux et sans histoire. « Franzy n’était pas un garçon délinquant. Il ne méritait pas de mourir ainsi », a déclaré la mère de la famille en larmes. Ces divergences mettent en lumière la nécessité d’une enquête impartiale et approfondie pour établir la vérité.
Appel à la justice : une famille en quête de vérité
Face à l’absence de communication officielle et d’enquête transparente, les parents du défunt dénoncent une « tentative de manipulation de l’opinion ». Ils appellent les autorités à faire toute la lumière sur cette affaire et à traduire en justice l’auteur de ce crime odieux. Pour eux, il est impératif que justice soit rendue pour apaiser les tensions et rétablir la confiance au sein de la communauté.
L’affaire Franzy Nguembi suscite des réactions mitigées au sein de la population. Si certaines voix s’élèvent pour condamner l’usage de l’arme par le policier, d’autres estiment que des sanctions plus sévères devraient être appliquées à l’encontre des délinquants pour éradiquer l’insécurité à Port-Gentil. Cette affaire met en lumière les défis auxquels sont confrontées les forces de l’ordre et la nécessité de renforcer la transparence et la responsabilité dans leurs actions.
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