Gabon : Alexandre Barro Chambrier désormais numéro deux du pouvoir exécutif !

Le décret est tombé ce lundi après-midi, confirmant une montée en puissance soigneusement orchestrée depuis des mois. Alexandre Barro Chambrier (ABC, 66 ans) a été nommé ce 5 mai vice-président du gouvernement, devenant la première personnalité de l’exécutif après le chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema. Une promotion stratégique pour le patron du RPM, désormais au cœur de l’architecture du pouvoir post-transition.

Ce poste nouvellement créé est l’une des innovations majeures de la Constitution adoptée en novembre 2024, qui supprime le poste de Premier ministre au profit d’un vice-président du gouvernement. En confiant ce rôle à Barro Chambrier, le président Oligui Nguema fait le choix d’un homme d’expérience, mais aussi d’un allié politique dont le poids pourrait s’avérer déterminant dans la gestion de l’après transition.
De VPM à VPG
Ancien vice-premier ministre chargé de la Planification dans le gouvernement Ndong Sima II et III, Alexandre Barro Chambrier n’a cessé de consolider sa position. À la tête du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM), il a su négocier son retour au centre du jeu, sans jamais masquer ses ambitions. Le voilà désormais propulsé à un rang institutionnel inédit, qui en fait l’un des piliers du dispositif Oligui.
La lecture du décret de sa nomination
Cette promotion récompense également un long parcours politique. Né à Paris le 25 août 1958, économiste de formation, ABC a siégé à deux reprises à l’Assemblée nationale, s’illustrant par une proposition de loi facilitant la création d’entreprises. Son départ du Parti démocratique gabonais (PDG) en 2016, sur fond de critiques contre la gestion des ressources publiques, avait marqué une rupture assumée avec le système Bongo.
Perspectives
Avec son propre parti, le RPM, et une base militante active, Barro Chambrier représente une force politique incontournable dans un paysage en recomposition. Sa nomination en tant que vice-président du gouvernement apparaît donc comme un pari d’équilibre pour Oligui Nguema : associer une opposition modérée, maintenir une certaine pluralité et renforcer la crédibilité de la transition.
Les deux hommes au cours de la campagne présidentielle d’avril
Reste à voir si cette alliance se traduira par une réelle co-construction du pouvoir ou par une simple intégration tactique. Une chose est sûre : Alexandre Barro Chambrier n’a jamais été aussi proche du sommet, dans un régime où l’absence de Premier ministre redessine en profondeur les rapports de force.
@info241.com
