Colère sur le pont d’Ebel-Abanga : les habitants bloquent la route pour exiger la reprise des travaux
La tension est montée d’un cran ce lundi 9 juin dans le district d’Ebel-Abanga, au cœur de la province du Moyen-Ogooué (centre du Gabon). Excédés par la dégradation avancée de la route nationale n°1 entre Bifoun et Ndjolé, longue de 56 km, des habitants ont érigé des barricades sur le pont d’Ebel-Abanga, bloquant la circulation dans les deux sens. À l’aide de branchages, de pierres et de pneus, ils ont matérialisé leur ras-le-bol, tout en hissant le drapeau national au sommet du pont, comme pour rappeler que leur action s’inscrit dans un élan citoyen.
Sur place, la mobilisation est restée pacifique mais ferme. Des dizaines de véhicules, dont des camions de marchandises et des taxis interprovinciaux, sont restés bloqués de part et d’autre du pont, paralysant momentanément le trafic sur cet axe vital du centre du Gabon. Les usagers, pris au dépourvu, ont exprimé leur solidarité avec les manifestants, déplorant eux aussi l’état chaotique de la chaussée. Plusieurs ont témoigné de véhicules endommagés ou de délais de trajets multipliés, faute d’un entretien adéquat.
Une autre vue des lieux
Selon les riverains, les travaux de réhabilitation de cette route, confiés à l’entreprise Sobea, sont à l’arrêt depuis près de trois mois, sans la moindre explication des autorités ni de l’entreprise. Une situation que les populations ne comprennent pas, d’autant plus que cette portion de la nationale est stratégique pour l’économie locale. « Nous ne voulons pas faire de désordre, mais nous exigeons des réponses concrètes et la reprise immédiate des travaux », a déclaré l’un des porte-parole des manifestants.
Dans un contexte national où les attentes en matière d’infrastructures sont fortes, cette mobilisation d’Ebel-Abanga illustre la frustration croissante des populations face aux retards et à l’opacité des projets publics. Si aucune intervention des forces de l’ordre n’avait été signalée en début d’après-midi, les manifestants affirmaient qu’ils maintiendraient leur position jusqu’à ce qu’une délégation officielle vienne à leur rencontre. Une épreuve de vérité pour les autorités locales, appelées à réagir au plus vite.
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