CEEAC : La présidence prolongée d’un an pour la Guinée équatoriale, tensions autour du Rwanda

Réunis ce samedi à Malabo, les chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) ont décidé, à l’issue d’une réunion à huis clos, de prolonger pour un an la présidence en exercice de la Guinée équatoriale. Ce maintien inattendu découle du refus exprimé par le Burundi et surtout la République démocratique du Congo (RDC) de voir le flambeau passer au Rwanda, comme le prévoit normalement la rotation statutaire.

Kinshasa accuse Kigali d’être impliqué dans les activités du groupe rebelle M23, actif dans l’Est de la RDC, notamment dans le Nord-Kivu. Une implication que le Rwanda nie, mais qui reste au cœur d’un contentieux diplomatique majeur entre les deux voisins. C’est donc le climat de méfiance croissante au sein de l’organisation qui a motivé cette décision exceptionnelle de report. Kigali, qui briguait la présidence tournante de la CEEAC, voit ainsi sa montée bloquée pour cause de tensions sécuritaires non résolues.
Les délégués des pays saluant la mesure
Dans le même temps, les dirigeants des onze États membres ont validé la création d’une zone de libre-échange régionale, qui entrera en vigueur le 30 août prochain. Objectif affiché : renforcer l’intégration économique sous-régionale, fluidifier les échanges commerciaux et stimuler la croissance dans une région encore marquée par les conflits internes et les fermetures de frontières récurrentes.
Pour rappel, la CEEAC, fondée en 1983, regroupe actuellement l’Angola, le Burundi, le Gabon, la RDC, le Cameroun, la République du Congo, le Rwanda, Sao Tomé-et-Principe, la République centrafricaine, le Tchad et la Guinée équatoriale. Son siège est basé à Libreville. Longtemps considérée comme une organisation moribonde, elle tente depuis quelques années de se repositionner comme un acteur clé de la stabilité régionale, même si les dissensions persistantes autour du dossier rwandais fragilisent son unité.
La décision de Malabo, si elle écarte temporairement le Rwanda, n’apaise en rien les tensions sous-jacentes au sein de la CEEAC. Elle illustre surtout l’équilibre fragile d’une communauté minée par des rivalités politiques, des accusations d’ingérence et des conflits transfrontaliers non résolus.
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