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ENAM : Privés de bourse depuis 7 mois, les étudiants crient leur colère, 7 d’entre eux interpellés

ENAM : Privés de bourse depuis 7 mois, les étudiants crient leur colère, 7 d’entre eux interpellés
ENAM : Privés de bourse depuis 7 mois, les étudiants crient leur colère, 7 d’entre eux interpellés © 2025 D.R./Info241

Sept mois sans le moindre franc. Il n’en fallait pas plus pour faire exploser la colère des étudiants de l’École nationale d’art et de manufacture (ENAM) de Libreville. Mardi matin, les pensionnaires de cette école oubliée du PK12 ont décidé de hausser le ton : barricades improvisées sur la Nationale 1, cris de colère, vacarme organisé. Objectif : forcer l’État à se souvenir qu’ils existent… et qu’ils ont faim.

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Le mouvement, né huer dans l’enceinte de l’établissement, a rapidement dérapé sur la voie publique. Pendant de longues minutes, la principale artère d’entrée et de sortie de Libreville a été paralysée. Face à cette situation, la police a sorti son arsenal habituel : gaz lacrymogènes et matraques pour « calmer » des étudiants pourtant armés… de colère et de casseroles. Résultat : sept interpellations, dont une fille. Et aucune explication convaincante de la part de l’administration.

L’intervention musclée de la police hier face aux manifestants

Pire encore : les sept étudiants arrêtés ont passé la nuit dans les locaux de Direction de la sûreté urbaine. Ce mercredi, malgré les promesses en boucle de la ministre de la Culture, Armande Longo Moulengui, ils n’avaient toujours pas retrouvé la liberté. « Ils sont actuellement au tribunal de Libreville », confiait à la mi-journée un étudiant. Visiblement, au Gabon, réclamer ses droits peut vite vous valoir un aller simple en cellule.

Pour calmer les choses, la ministre avait convoqué hier une réunion d’urgence, promettant à la fois la libération rapide des étudiants et le traitement « accéléré  » du dossier des bourses. Des promesses qui sonnent comme un refrain lassant pour ces jeunes artistes en formation, habitués aux discours sans suite. Pas un mot, en revanche, sur les violences policières dénoncées par plusieurs étudiants. «  Ils nous ont traités comme des criminels  », lâche l’une d’elles, encore choquée.

Créée en 1982 pour valoriser l’art et la culture, l’ENAM est aujourd’hui l’ombre d’elle-même : manque de budget, équipements vétustes, bourses impayées… Ce mercredi, le calme était revenu devant l’école. Mais l’amertume, elle, est tenace. L’ENAM, avec ses sections en arts plastiques, dramatiques, en poterie, sculpture ou encore arts graphiques, forme pourtant les artistes de demain. À condition que ces derniers aient encore la force de créer, dans un pays où étudier les arts revient de plus en plus à survivre.

@info241.com
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